• KATERI TEKAKWITHA

    Première femme autochtone béatifiée
    Celle que l’on connaît sous le nom de Kateri Tekakwitha naît vers 1656 dans un village iroquoïen nommé Ossernenon, aujourd’hui Auriesville 1 dans l’état de New York. Le village, situé sur les bords de la rivière Mohawk, était mieux connu sous le nom de Gandawaga et Ghanawagi à l’époque de la naissance de Kateri. On disait parfois Caughnawaga. Mais attention, ce village n’était pas situé près des frontières actuelles entre le Canada et les États-Unis.

    KATERI TEKAKWITHA

    Emplacement d’Ossernonon

    Pour mieux comprendre le contexte dans lequel a vécu la petite Kateri, il faut d’abord connaître l’histoire de sa mère. Celle-ci était une jeune Algonquienne nommée Walhwalkesona, nom qui signifie Fleur-de-la-Prairie. On l’a parfois nommée Kahontake et Kahenta. Elle vivait avec des membres de sa tribu, les Weskarini 2, installés près du fort de Trois-Rivières. Ces Algonquiens, convertis au christianisme avaient
    Du nom du dernier Agnier, Auries, qui vécu dans ce village.

    Weskarini : tribu algonquienne. Les Algonquiens étaient des nomades.

    suivi le sachem  Charles Pachirini, également chrétien, lorsqu’il avait quitté sa région natale sur les bords de la rivière Outaouais. Vous savez sans doute que Trois-Rivières, à ses tout débuts, a subi de nombreuses attaques des Iroquois. Ces derniers considéraient les Français comme leurs ennemis jurés tout comme les tribus qui leur étaient alliées. Fleur-de-la-Prairie fut donc capturée au début des années 1650, lors d’une attaque dirigée par un Agnier de la Confédération des cinq nations iroquoises et elle fut emmenée à Ossernenon.

    KATERI TEKAKWITHA

    Les Jésuites, venus en Nouvelle-France pour les services religieux à la population, mais aussi pour évangéliser les Amérindiens, avaient tenté d’établir une mission à Ossernenon. C’est là que fut tué René Goupil en 1642. Il fut suivi, en 1646, par Isaac Joques et Jean de Lalande qui fondèrent la mission Sainte-Trinité. Les deux Jésuites subirent le même sort que leur collègue. Ces événements nous font mieux comprendre la complexité des relations entre les Français et les Cinq nations iroquoises. Il était coutumier, chez les Amérindiens, de traiter les gens capturés comme des esclaves. Cependant, Fleur-de-la-Prairie fut remarquée par le chef Agnier, chef du clan des Tortues, lors du voyage de retour vers Ossernenon. Il la prit pour épouse et l’installa dans la maison longue de sa famille.
     Le sachem désigne le chef suprême d’une nation amérindienne, généralement un Ancien.

    Les Iroquoïens étaient sédentaires, pratiquaient l’agriculture et vivaient dans des villages permanents entourés de palissades. Ils habitaient des maisons longues faites de panneaux d’écorce. Leur société était matrilinéaire et la maison longue était administrée par une aïeule avec qui vivaient ses filles, leurs maris et leurs enfants. Une maison longue formait un clan. Chaque clan avait à sa tête un chef civil et un chef militaire.

    KATERI TEKAKWITHA

    Les parents de Kateri étaient donc de nation et de culture différente. Chez les Iroquoïens, ce sont les femmes qui cultivent la terre. Les hommes, quant à eux, sont des guerriers. Il y a fort à parier que le père de Kateri, chef de clan et chef militaire, continua de se rendre dans la vallée du St-Laurent pour attaquer les Français. Malheureusement pour la population des nations iroquoises, ce ne sont pas que des scalps que les guerriers rapportèrent dans leur village. Ils reviennent aussi avec des maladies de Blancs, telle la petite vérole. En 1660, à Ossernenon, la population est frappée par une épidémie de cette terrible maladie. Toute la famille de Kateri y trouve la mort à l’exception de la petite fille qui sera pris en charge par une tante et un oncle. Atteinte elle aussi, elle survit avec des séquelles : son visage est marquée par cette maladie et sa vue est altérée; elle devient presque aveugle. À partir de ce moment, on lui donna le nom de Tekakwitha  qui signifie : "celle qui avance en hésitant" ou « celle qui marche à tâtons »

     

    KATERI TEKAKWITHA

    Ses activités, comme toute les petites filles de son âge chez les Amérindiens, consistent à cueillir des fruits sauvages et aider les femmes au séchage de la viande. Elle apprend à décorer les mocassins et les vêtements de peau. On dit qu’elle a souffert des moqueries des Agniers à cause de son visage grêlé. Ses historiens disent également qu’elle se souvient de l’histoire de Jésus dont lui parlait sa mère. Cependant, comme ces premiers historiens sont des missionnaires, cette affirmation n’est peut-être pas tout à fait véridique.


     À la naissance d’un enfant chez les Amérindiens, on lui donne un nom temporaire. Plus tard, on lui donne son nom définitif selon son caractère ou son physique.

    .En 1666, alors qu’elle est âgée d’environ 10 ans, Tekakwitha connaît une grande peur. Des militaires français, pour la première fois, se dirigent vers son village. Il s’agit des troupes du régiment de Carignan-Salières commandé par le marquis de Tracy. Mâtés, les Nations iroquoises acceptent de faire la paix, une paix relative puisque plus tard, les Iroquois reprendront leurs escarmouches dans la vallée du St-Laurent. Quoiqu’il en soit, après l’expédition punitive de Tracy, les Jésuites reviennent au pays des Agniers. La Mission Saint-Pierre est fondée en 1667 à Gadaouagé 5, le village voisin d’Ossernenon.

    KATERI TEKAKWITHA

    Pendant près de 10 ans, Tekakwitha est au contact des missionnaires qui tentent d’évangéliser les Agniers. Sans doute qu’une fibre vibre en elle, lui rappelant sa mère chrétienne décédée trop tôt. À l’âge de 12 ans, sa famille, oncle et tante, lui trouvèrent un époux. Au grand déplaisir de ces derniers, la jeune fille refusa tant et si bien que le futur époux, de guère las, abandonna tout espoir de la marier. Par ce refus, elle fut presque réduite à l’esclavage. C’est que, malgré les grandes libertés qu’on trouvait chez les Amérindiens, les femmes n’étaient pas indépendante à ce point. Selon les récits de cette époque, elle aurait érigée une croix dans les bois pour aller faire ses prières.


    Vers 1675, un nouveau missionnaire est nommé pour diriger la Mission Saint-Pierre. Ce missionnaire est Jacques de Lamberville, un Jésuite. On raconte que Tekakwitha le rencontra lors d’une visite du père Lamberville à son oncle, le chef de son clan. Elle aurait réussi à lui dire son désir de se faire baptiser. Cependant, elle dut suivre la voie ordinaire des catéchumènes pour recevoir ce sacrement. Six mois plus tard, le père

    Après une visite chez les Hospitalières de St-Joseph, à l’Hôtel-Dieu de Montréal, son plus cher désir fut de pouvoir fonder une communauté de religieuses autochtones et ainsi pourvoir évangéliser les Iroquois. De santé fragile, elle ne réussira pas à mener ce projet à terme. Le 25 mars 1679, le Père Frémin permit toutefois à Kateri de prononcer privément le voeu de virginité et de se consacrer à Notre-Dame qu'elle aimait éperdument. Elle meurt le 7 avril 1680 après être tombée malade, conséquence d’une longue marche vers Laprairie par un jour très froid. On raconte que, moins de quinze minutes après son décès, son visage grêlé devint lisse, exempt de toute cicatrice. Par la suite, plusieurs miracles lui furent attribués dont celui d’avoir sauvé «la mission du Canada de l’extermination des mains des Iroquois».

    KATERI TEKAKWITHA

    Une statue, oeuvre de Médard Bourgeault de St-Jean-Port-Joli,
    fut placée, en 1941, dans le Sanctuaire de Kateri Tekakwitha, à
    la Mission St-François-Xavier dite du Sault St-Louis.
    6 À 15 km du Kahnawake d’aujourd’hui




    Vénérée par toute les Nations Amérindiennes de l’est du Canada, Kateri Tekakwitha fut déclarée «vénérable» le 3 janvier 1943 par le pape Pie XII. Elle franchit une autre étape vers la sanctification lorsqu’elle fut béatifiée par le pape Jean-Paul II, le 22 juin 1980.


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  • L'ARBRE DE VIE

    L'arbre de vie celui qui a guéri du scorbut l’équipage de Jacques Cartier.

    L'ARBRE DE VIE

    Au XVIe siècle, apparaît un nouvel arbre de vie; il vient d’Amérique du Nord et des Amérindiens.

    L’arbre de vie fait partie de mythologies millénaires. On le trouve dans presque toutes les cultures et toutes les religions, généralement associé à la création du monde. Or, au XVIe siècle, apparaît un nouvel arbre de vie; il vient d’Amérique du Nord et des Amérindiens.

    Ce livre raconte l’histoire de cet arbre dont, au fil du temps, on a perdu la connaissance des vertus curatives, le nom et l’identité.

    L’arbre auquel il est ici fait référence est celui qui a guéri du scorbut l’équipage de Jacques Cartier, le découvreur du Canada, à l’hiver 1536. En avril de cette année, sur 110 hommes d’équipage, 25 sont morts et 40 cas sont désespérés. Aux corps couverts de plaies sanguinolentes, aux gencives pourries et aux dents déchaussées s’ajoute une faiblesse généralisée si grande qu’elle prive des forces suffisantes pour enterrer les morts.


    En désespoir de cause, le chef de l’expédition expose une image de la Vierge, organise une messe, fait procéder à une autopsie et promet de faire un pèlerinage si ses hommes guérissent de la maladie.

    Jacques Cartier rencontre par hasard Domagaya, le fils du chef amérindien de Stadaconé (Québec), en bonne santé, alors qu’il l’avait vu affecté d’un mal semblable une semaine plus tôt. Il a recours à la ruse pour cacher la vulnérabilité de sa troupe. Prétextant la maladie de son serviteur, Cartier s’enquiert du remède utilisé par Domagaya. L’Amérindien lui indique un arbre dont les rameaux, pilés et mélangés à l’eau, permettent une guérison rapide. Il envoie deux femmes accompagner Jacques Cartier pour cueillir des feuilles et de l’écorce de l’arbre et pour lui indiquer comment les faire bouillir. En six jours, le savoir-faire amérindien guérit totalement les membres de l’équipage, même ceux atteints de vérole depuis plusieurs années.

    Jacques Cartier ramène au roi François 1er, à son château de Fontainebleau, des semences
    de cet arbre miraculeux. Sous le nom d’ « arbor vitae » ou d’arbre de vie, l’arbre connaît
    alors une diffusion fulgurante en Europe. On le retrouve bientôt dans la majorité des
    jardins botaniques. Cependant, un défaut de transmission de l’information entraîne une
    confusion générale. Très tôt, la raison de l’appellation et l’identité de l’espèce concernée
    sont oubliées. On en vient à estimer que le nom de cet arbre tient probablement au fait
    que son feuillage est toujours vert, signe d’immortalité. Le nom amérindien, lui, disparaît
    complètement.

     

    L'ARBRE DE VIE

    De nombreuses recherches ont été menées afin d’identifier cet arbre miraculeux.
    L’opinion la plus répandue est à l’effet qu’il s’agit du Thuya occidentalis, le cèdre blanc d’Amérique. Cette hypothèse s’accorde mal toutefois avec des éléments descriptifs précis. Le cèdre fait partie de l’énumération des espèces répertoriées dans les récits des explorateurs, dont ceux de Cartier. Si le découvreur avait reconnu l’arbre concerné, il l’aurait sans doute nommé d’après son appellation commune. De même, il n’aurait vraisemblablement pas pris la peine d’en ramener en France. Or, signe de méconnaissance ou de nouveauté, la seule espèce d’arbre à laquelle Jacques Cartier
    accole un nom amérindien est l’annedda. Enfin, cet « arbre de vye qui porte médecine »,
    relate le pilote de sa troisième expédition, possède une « gomme blanche comme neige »;
    ce qui discrédite sérieusement l’hypothèse du Thuya.

    Les publications des naturalistes européens à cette époque, en particulier celles de Pierre
    Belon, Charles de l’Écluse, Rembert Dodoens et P.-A. Mattioli permettent de comprendre
    la confusion et la diversité des interprétations relatives à l’identité de l’arbre de vie. Ces
    malentendus persistent d’ailleurs encore de nos jours, même dans les plus grands
    ouvrages de vulgarisation scientifique. À l’inverse, les témoignages des acteurs français
    en Amérique du Nord, en contact étroit avec les Amérindiens, montrent à l’évidence et de
    façon unanime qu’il s’agit DU SAPIN BAUMIER

     

    L'ARBRE DE VIE

    La pharmacopée moderne a d’ailleurs redécouvert et validé les propriétés thérapeutiques de ce conifère. Les analyses en foresterie, ethnobotanique, pharmacologie et biochimie menées au cours des siècles suivants et jusqu’à nos jours corroborent ainsi cette identification tout en éclairant le processus de guérison du scorbut. Les substances ascorbutiques dans les conifères servent à préserver le collagène qui imperméabilise la paroi interne des plus fins vaisseaux sanguins.

    Cependant, plus aucun rapport n’est établi avec l’arbre de vie ou avec l’arbre qui a guéri du scorbut l’équipage de celui qui est considéré comme le découvreur du Canada. Redonner à cet arbre son nom amérindien, reconstituer son identité et rappeler ses vertus, c’est reconnaître aux Premières Nations d’Amérique du Nord leur apport à la civilisation occidentale.

     

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  • L'ORIGINE DU TABAC

    C’était au commencement du monde. Les bons et les mauvais esprits se partageaient la terre ; nous devons croire que les bons esprits furent les plus forts puisque, malgré eux, la terre est restée et restera belle.
     
    Un de ces bons esprits se reposait un jour dans une clairière. Il s étaient endormi près d’un feu qui commençaient à s’éteindre. Un mauvais esprit le guettait qui trop lâche pour s’attaquer ouvertement a celui qu’il détestait, crut le moment venu de lui jouer un mauvais tour.
     
    Le génie malfaisant se mit donc à ranimer les flammes du foyer en y jetant des brassées de feuilles mortes, puis il poussa le dormeur si doucement et si régulièrement que celui-ci, sans rien sentir, finit par se trouver à peu de distance du feu.
     
    Le mauvais esprit alimenta alors les flammes avec le bois sec qu’il avait préparé. Tout d’abord elles montèrent droites et belle vers le ciel. Il souffla de toutes ses forces : « Whou… Whou….. Whou….. ». De son souffle malfaisant, ou il mettait toute sa haine, il dirigeait le feu vers l’esprit du bien, dont les cheveux s’enflammèrent.
     
    La douleur réveilla le dormeur qui affolé et hurlant, se releva bondissant et se mit a courir, ne sachant comment éteindre les flammes qui consumaient sa chevelure. Il ne pouvait courir loin.
     
    Il savait qu’il risquerait d’incendier la forêt en la traversant pour aller se jeter à la rivière. Il fallait donc, tantôt bondissant et tournant sur lui-même, tantôt se roulant sur le sol nu, appelant désespérément : « au secours ! Au secours !au secours ! ».
     
    Un de ses amis, le vent d’Ouest, l’entendit. Il arrive en courant. Il cueillit au passage le mauvais esprit qui s’enfuyait et l’écrasa contre un arbre, puis, voyant la chevelure en feu, le vent d’Ouest souffla de toutes ses forces sur la tête de son ami exténué.
     

     

     

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    « Whou… Whou….. Whou….. ». Comme il est bienfaisant le souffle du vent d’Ouest !
     
    Cette fois, chacun de ces « Whou… Whou….. Whou….. » arrachait l’un après l’autre les cheveux enflammés qui tombaient sur le sol. Ils y prirent racine car le grand manitou ne veut pas que la souffrance des bons soit stérile.
     
    Il veut qu’elle serve à quelque chose. De chaque racine sortit une plante dont les feuilles, une fois séchées, rappellent les cheveux brûlés du bon esprit. Les indiens l’appelèrent « petun » nous l’appelons « tabac ».
     
    Ce qui prouve la véracité de cette légende, c’est que pendant de longs siècles, les indiens furent les seuls à connaître cette plante.
     
    Il fallut la découverte de l’Amérique et l’exploration du Nouveau Monde par les Européens pour que le tabac fût importé en Europe, où son usage se propagea peu à peu.
     
    L’abus qu’on en fait parfois est peut-être une vengeance des quelques mauvais esprits qui sont restés sur terre. 
     
     

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  • LA LEGENDE DU KIWI

     

    Un jour, Täne Mahuta marchait à travers la forêt. Il regardait ses enfants les arbres s’élever vers le ciel et il remarqua qu’ils commençaient à être malade, des insectes les mangeaient. Il parla à son frère, Täne Hokahoka qui appela tout ces enfants les oiseaux.

    Tane Mahuta leur parla ainsi :

    « Quelque chose mange mes enfants les arbres. J’ai besoin que l’un de vous descende de la cime des arbres et vive sur le sol, alors mes enfants seront sauvés et votre maison aussi. Qui viendra ?  »

    Tout était silencieux et aucun oiseau ne parlait. Täne Hokahoka se tourna vers Tui : « Tui, descendras-tu de la cime des arbres ? ». Tui regarda vers la cime des arbres et vit le soleil filtrer entre les feuilles. Tui regarda vers le sol sombre et froid et frissonna. « Kao, Täne Hokahoka, il y fait trop noir et je suis effrayé par le noir. »

    Tout était silencieux et aucun oiseau ne parlait. Täne Hokahoka se tourna vers Pükeko : « Pükeko, descendras-tu de la cime des arbres ?  ». Pükeko regarda vers la cime des arbres et vit le soleil filtrer entre les feuilles. Pükeko regarda vers le sol froid et humide et frissonna. « Kao, Täne Hokahoka, c’est trop humide et je ne veux pas me mouiller les pattes . ».

    Tout était silencieux et aucun oiseau ne parlait. Täne Hokahoka se tourna vers Pipiwharauroa : « Pipiwharauroa, descendras-tu de la cime des arbres ? ». Pipiwharauroa regarda vers la cime des arbres et vit le soleil filtrer entre les feuilles. Pipiwharauroa regarda autour de lui et vit sa famille. « Kao, Täne Hokahoka, car je suis occupé en ce moment à construire mon nid . »

    Tout était silencieux et aucun oiseau ne parlait. Grande était la tristesse dans le cœur de Täne Hokahoka, car il savait que si aucun de ses enfants ne descendait de la cime des arbres, non seulement son frère perdrait ses propres enfants les arbres, mais les oiseaux n’auraient plus de maison.

    Täne Hokahoka se tourna vers Kiwi : « E Kiwi, descendras-tu de la cime des arbres ?  ». Kiwi regarda vers la cime des arbres et vit le soleil filtrer entre les feuilles. Kiwi regarda autour de lui et vit sa famille. Kiwi regarda la terre froide et humide. Il regarda une fois de plus autour de lui, se tourna vers Täne Hokahoka et dit : « J’irais  ».

    Grande fut la joie dans les cœurs de Täne Hokahoka et Täne Mahuta car Kiwi leur donnait de l’espoir. Mais Täne Mahuta sentit qu’il devait prévenir kiwi de ce qui allait arriver :

    « E Kiwi, est-ce que tu réalises, que si tu fais ça, tu devras avoir des jambes fortes et épaisses pour pouvoir découper les bûches et marcher sur le sol, tu perdras tes magnifiques plumes colorées et tes ailes, tu ne pourras plus jamais retourner sur la cime des arbres et tu ne verras plus jamais la lumière du jour  ? ».

    Tout était silencieux, aucun oiseau ne parlait. Kiwi regarda une dernière fois le soleil filtrer à travers les feuilles et lui dit un adieu silencieux. Kiwi regarda les autres oiseaux et leurs plumes colorées et leur dit un adieu silencieux. Il regarda autour de lui encore une fois et se tourna vers Täne Hokahoka et dit : « J’irais ».

    Alors Täne Hokahoka se tourna vers les autres oiseaux et leur parla ainsi :
    « Tui, parce que tu étais effrayé pour descendre de la cime des arbres, à partir de maintenant tu porteras deux plumes blanches à la gorge comme marque de ta couardise. Pukeko, puisque tu ne voulais pas avoir tes pieds mouillés, tu vivras pour toujours dans les marais. Pipiwharauroa, parce tu étais trop occupé à construire ton nid, à partir de maintenant, tu ne construiras plus jamais un autre nid, mais tu déposeras tes œufs dans les nids des autres. Mais toi Kiwi, par ton grand sacrifice tu deviendras le plus connu et le plus aimé de tous les oiseaux  ».

     

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  • LA CHOUETTE CENDRÉE

     

    Elle est installée juste en haut de la chute.  C’est elle que l’on appelle la chouette cendrée.  Elle est de la taille de cet autre animal qui ne dort pas, tu sais, celui dont on dit qu’il ne voit pas clair, celui que l’on appelle le hibou.

     Elle est semblable la chouette que l’on nomme cendrée celle qui-se fait entendre parfois, celle qui parfois fait du vacarme, criant :  panep..  panep…
    Quant à la chute, n’est-ce pas, on la dit très à pic.  Quand la chouette est à la tête de la chute, celle-ci fait toujours le même bruit.

     Mais quand il arrive à la chouette de s’envoler plus loin, elle ne doit plus entendre la chute aussi bien.

     Alors, lui adressant la parole, la chouette dit :
    ̶ Pour moi, tu fais exprès de me contrarier.  Quand je suis là-bas, tu ne parles pas et quand je suis pris de ta tête, tu parles.  Tu veux me contrarier, c’est sûr !
    Mais il lui est répondu :
    ̶ Il y a longtemps que je fais ce bruit et je le ferai toujours.  Jamais tu ne pourras faire plus de bruit que moi.
    C’est probablement la chute qui a parlé.  Alors la chouette cendrée lui répond :
    ̶ Je réussirai à te damer le pion.
    Et elle se met à ramasser des souris qu’elle dépose à proximité de la chute.  Elle doit en entasser de grandes quantités pour en avoir suffisamment.  Elle se dit qu’elle n’entamera sa provision de souris qu’au moment où elle sera vraiment affamée.  Puis elle s’installe dans un arbre tout près de la tête de la chute et l’on dit qu’elle se met à ululer. 

    Elle ulule la nuit et le jour, elle ne dort jamais, elle ulule sans arrêt.  On dit qu’elle veut faire plus de vacarme que la chute pour que celle-ci se taise.  On raconte que son cri est beau à entendre.  Elle doit crier panep..  panep…  Voilà les sons qu’elle produit jour et nuit.
    Parfois, quand elle a très faim, elle doit manger une souris.  Elle en a fait grande provision d’ailleurs avant de monter à son arbre.  Mais vient le moment où elle les ménage car il n’y en a plus beaucoup.  Ce n’est que lorsqu’elle est très affamée qu’elle se permet d’en manger une. 

    C’est ainsi qu’elle se comporte, ne mangeant que de temps à autre, jusqu’au moment où il ne lui reste plus que trois souris.
    ̶ Qu’est-ce que je vais faire, doit-elle penser, je ne réussirai pas à faire plus de bruit que la chute…
    Bientôt il ne reste plus que deux souris.  Elle est perplexe.  Mais, comme elle a très faim, elle en mange encore une.
    II n’en reste qu’une seule maintenant.  Mais, plus tard, affamée, elle la mange tout en se disant :
    ̶ C’est la dernière…
    Elle n’a plus du tout de provision.  Viens le moment où, manquant de nourriture, elle tombe sur le dos, la pauvre !  La voilà qui flotte sur l’eau.
    Celle qui voulait faire plus de bruit que moi, celle qui voulait surpasser la chute, la voilà qui s’en va à la dérive, doit triompher la chute.

    On raconte que la chouette cendrée est emportée par le courant.  Puis la chute la rejette sur la berge.  Après avoir été ainsi jetée sur le sable, elle doit finir par revenir à elle.
    ̶ Qu’a-t-il bien pu m’arriver ? se demande-t-elle.
    Elle réfléchit, cherchant à savoir ce qui lui est arrivé.  Alors elle doit se souvenir.
    ̶ Mais, on dirait que je n’ai pas réussi à faire plus de bruit que la chute !
    C’est ce qu’elle doit penser.  Elle doit réfléchir et se dire :
    ̶ J’ai dû tomber dans la chute.  Je n’ai pas réussi à lui damer le pion.  J’ai dû tomber en voulant la dépasser, voilà ce qui a dû m’arriver.  Je n’ai pas réussi à faire plus de bruit qu’elle.

    LA CHOUETTE CENDRÉE


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    L'HOMME DANS LA LUNE

     

     

    L' HOMME  DANS  LA  LUNE

    Au commencement du monde, il ne faisait jamais noir;, la lune et le soleil brillaient côte à côte dans le ciel. 

    Un bon jour, Tchakapec, qui aimait beaucoup la lune, décida de se l’approprier.


    Il commença par demander à sa sœur d’arracher l’un de ses cheveux et de le lui donner.  Puis il l’étira et l’étira jusqu’à ce qu’il fût assez long pour en faire un collet, comme ceux qu’il utilisait pour tendre ses pièges aux lièvres.


    Tchakapec s’en alla ensuite fixer son collet au bout du chemin qui conduisait à la lune, et la lune, qui ne se méfiait pas, se prit dans son collet.  Mais aussitôt, il se mit à faire noir, et Tchakapec, bien malheureux alla rencontrer sa sœur en pleurant, regrettant ce qu’il avait fait.
    Après avoir discuté longuement avec sa sœur.

      Il se rendit près d’une grande rivière et ilen rapporta un filet dans lequel iI avait capturé des poissons, des écrevisses, des loutres et des castors.  Il partit ensuite en forêt et attrapa des couleuvres, des souris, des écureuils et des insectes qu’il mit dans un sac.  Puis il se dirigea vers la lune toujours retenue par son collet, et il dit à toutes ces créatures rassemblées de déprendre la lune du collet.


    Chacun des petits animaux, des poissons et des insectes tenta, l’un après l’autre, de libérer la lune, mais seule la souris qui vint la dernière réussit à ouvrir le collet. 

    L' HOMME  DANS  LA  LUNE



    Aussitôt, la lune partit prendre la place qu’elle occupe maintenant dans le ciel et elle se mit à briller et à éclairer pendant la nuit.
    Cependant, avant que la lune se retire du collet ouvert par la souris, Tchakapec eut le temps de sauter dans la lune et il partit avec elle dans le ciel.  C’est sa figure souriante que l’on voit maintenant dans la lune.  Quant à la souris, elle en profita pour attraper le collet qui servirait à tresser les queues de toutes les souris sur la terre.

     

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  •  L'OURS ORGUEILLEUX

     

    Dans un barrage de castors, il y avait un petit castor qui paraissait bien.

    Il était très beau et très intelligent.

    Le chaman lui propose un jour d’aller chez les humains, simplement pour leur rendre visite.


    " Pas question, répond en riant le petit castor bien joli. Me voyez-vous chez les humains ? Ils me tueraient pour me faire cuire sur la braise et me manger en skikupuam. "

     

     

     

     L'OURS ORGUEILLEUX


    Devant le refus déterminé du petit castor, le chaman demande à un gros ours, réputé par son courage incomparable, d’aller chez les humains.

    Sans aucune hésitation, le gros ours accepte.

    Arrivé chez les humains, l’ours est rapidement capturé et attaché à un arbre. Voyant les humains s’activer à la préparation de sa mise à mort, vantant la belle fourrure de leur victime, il prend son courage pour se libérer.

    Par sa grande force, il réussit à se libérer et s’enfuit dans la forêt, se promettant de ne plus jamais revenir chez les humains.

     

    Son orgueil avait failli lui coûter la vie en voulant prouver aux siens qu’il était le plus fort, le plus courageux et le plus brave.

     


    « Ce qui veut dire que la vantardise ne donne pas de force à ceux qui n’en ont pas. »

     

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  • L'INDIEN QUI BRISA LE CAP ETERNITÉ

    L'INDIEN QUI BRISA LE CAP ETERNITÉ

    (Un chasseur réussit à détruire le dernier mauvais manitou des eaux du Saguenay)


    Un soir d’été, voilà des siècles, le bon manitou des Amérindiens avait noyé tous les mauvais manitous dans le fleuve, mais il en restait encore un vivant dans les eaux du  Saguenay. 

    Personne ne pouvait raconter ce qu’il avait vu lorsque ce démon sortait des eaux, puisqu’on ne retrouvait plus alors qu’une barque vide :  les voyageurs avaient disparu.



    Un bon jour, un vieux chasseur indien qui passait en canot au pied du cap Éternité vit soudain l’eau s’agiter, et bientôt son canot, qui ne pouvait plus avancer à cause des mouvements du mauvais esprit, allait chavirer. 

    Comme ses aïeux lui avaient dit que, dans les moments de détresse, il fallait crier vers le père des Anciens et lui demander de l’aide, le chasseur lança un grand cri tout en s’apprêtant à dompter le monstre dont il apercevait déjà la face grimaçante. 

     

    L'INDIEN QUI BRISA LE CAP ETERNITÉ

    L’animal surgit alors des profondeurs du Saguenay, et dans un bond il s’élança sur le canot. 

    Le chasseur se leva dans son embarcation et saisit la bête au vol en l’attrapant par la queue. 

    Le mauvais esprit se recourba sur lui-même, tentant de mordre les mains de l’Indien qui l’avait agrippé vigoureusement, mais le vieux chasseur réussit à parer les coups.
    Au même moment, l’homme se sentit rempli d’une force magique et il lui brisa le front sur la montagne qui s’élève en bordure du Saguenay. 

    L’Indien s’y prit par trois fois pour assommer le mauvais manitou, et le roc se brisa en trois gigantesques échelons, soit une échancrure à chacun des coups de tête du monstre.

     

    L'INDIEN QUI BRISA LE CAP ETERNITÉ

    Il se produisit alors un éboulis de pierres et d’arbres qui s’engouffrèrent dans la rivière et enterrèrent le mauvais manitou.  L’eau se mit à bouillonner et elle demeura brouillée pendant tout l’été.

    Il n’a jamais poussé d’arbres par la suite sur le sommet de cette montagne qu’on appelle le cap Trinité, et chaque fois qu’un Indien passe devant ces lieux, il jette une poignée de tabac dans les eaux pour remercier le bon manitou qui libéra son peuple.


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  • Première saison : le pré-printemps

    La première saison selon les Atikameks est le pré-printemps. En gros, ce sont les mois de mars et avril.

    Le pré-printemps signifie en fait que c’est la fonte des neige et le temps des sucres (sirop d’érable).

    Ce sont d’ailleurs les tribus amérindiennes de l’est du Canada qui ont découvert la sève d’érable. On raconte qu’un jour, un Amérindien vit un petit écureuil monter dans un arbre et mordre une petite branche pour ensuite lécher l’eau qui en sortait. L’Amérindien imita l’écureuil et surprise...

     
    Deuxième saison : le printemps

    Le printemps amérindien regroupe les mois de mai, mois de la floraison, et de juin, le mois des fraises.

    C’est la saison où la neige ne recouvre plus le sol et où les oiseaux reviennent.

    LE PRINTEMPS CHEZ LES AMÉRINDIENS

    Sikon : le pré-printemps

    L’ordre des saisons commence par Sikon qui est une sorte de pré-printemps et qui regroupe les mois de mars et avril, signifiant respectivement la fonte des neiges et le mois de la croûte reluisante.

    Le pré-printemps, c’est le temps des érables. On fabrique des paniers à partir d’une seule pièce d’écorce liée avec de la babiche d’orignal et étanchéisée avec de la gomme d’épinette bouillie. Ces paniers serviront à recueillir l’eau d’érable et à mouler le sucre d’érable. Les érables sont entaillés, l’eau est recueillie et elle est bouillie dans des chaudrons au-dessus du feu. On écume le sirop et on le filtre dans du coton. Pour patienter, on mange un peu de tire. Lorsqu’une chaîne de bulles se dégage de la cuillère percée, il est temps de mettre le sucre chaud dans les moules.

     

    LE PRINTEMPS CHEZ LES AMÉRINDIENS

     

    Miroskamin : le printemps

    Il est suivi ensuite par le Miroskamin, le printemps, regroupant les mois de mai et juin. Il annonce le réveil de la nature; mai étant le mois de la floraison et juin le mois des fraises. La terre n’est plus cachée par la neige et les oiseaux reviennent.

    Le printemps, c’est la saison des grands voyages pour les hommes et les animaux. On parcourt le territoire pour faire l’inventaire des ressources fauniques. On pêche au filet le doré, la truite grise et la truite rouge, on trappe le rat musqué et le castor, on chasse le canard et la perdrix, on dépèce le gibier et on apprête les peaux. C’est le temps des atocas que l’on cueille dans les cassots d’écorce rapidement confectionnés et avec lesquels les Atikamekw font les confitures.

    LE PRINTEMPS CHEZ LES AMÉRINDIENS

     

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